Pour améliorer votre accent français, créez des automatismes
Pour que votre français soit le plus clair possible à l’oral, vous devez automatiser la prononciation des sons qui n’existent pas dans votre langue. Les sportifs et les musiciens ont bien compris l’importance de la répétition. Pourquoi ne pas s’en inspirer ?
– La joueuse de tennis devra répéter son revers des centaines de fois, à différents endroits du court pour que, le jour du match, elle remporte le point sur son adversaire, avec un geste précis et bien dosé.
– Le pianiste (ou tout instrumentiste), même s’il connaît la théorie musicale sur le bout des doigts (au sens abstrait 😉), devra travailler sa technique et la dextérité de ses doigts (au sens physique💪) avant de pouvoir interpréter un morceau avec toutes les nuances qui, le jour du concert, toucheront le cœur du public.
Avec un peu de méthode, c’est possible! Voici quelques astuces.
1) Commencez par vos exercices de musculation.
Souvenez-vous de la « gym du sourire » pour travailler votre « u », de la bouche en cul de poule pour vos voyelles intermédiaires, ou encore de tourner plusieurs fois votre langue dans la bouche, devant vos dents (la bouche fermée) pour la décrisper et vous habituer à sentir ses mouvements dans votre bouche.
Ce sera particulièrement important pour vos voyelles nasales ou le /r/.
2) Entraînez-vous de façon systématique
a) Écoute : commencez par des exercices d’écoute et de discrimination de mots qui ne diffèrent à l’oral que par un son.
Par exemple : Dessus / Dessous – Peur / Port – Vent / Vin
C’est ce que l’on appelle des « paires minimales« .
b) Répétition: poursuivez en répétant des mots d’une syllabe, puis des mots de plus en plus longs (1 à 4-5 syllabes).
c) Progression : choisissez des mots où le son à travailler se trouve en différentes positions.
En fin de mot, puis au milieu, au début, associé à d’autres sons…
Exemples avec le son /y/ (le « u »):
- En fin de mot, en syllabe ouverte (= se termine par un son de voyelle) :
pu – il a pu – bu – elle a bu - En fin de mot, en syllabe fermée (= se termine par un son de consonne) :
pull – c’est mon pull – bulle – il fait des bulles - En milieu de mot :
étude – elle étudiera – éplucher – se disputer - En début de mot :
université – unifier – une belle plume
d) Articulation : terminez par quelques virelangues ou expressions idiomatiques.
En voici un pour vous 😉 :
« Les loups pullulent et hurlent à la lune. Les hiboux hululent en sourdine et les zébus crient en continu. »
La « gym phonétique » est essentielle.
Mais votre entraînement ne doit pas s’arrêter là !
Faites de votre entraînement à la prononciation un moment de plaisir !
Vous vous en doutiez : répéter des listes de mots ne suffira pas !
Pour progresser sans vous décourager, l’important est que votre entraînement devienne un plaisir.
Pour cela, variez les sources en fonction de ce que vous souhaitez améliorer.
Voici quelques pistes pour vous donner des idées.
Pour l’élocution ou la diction
- Pensez aux discours officiels ou politiques, aux remises de prix…
- Lisez votre livre de chevet à voix haute (et enregistrez-vous pour vous réécouter plus tard 🙂
Pour le phrasé du français du quotidien
- Visionnez des vidéos d’interviews
- Écoutez des micros-trottoirs (ce sont de courtes interviews de personnes interrogées dans la rue sur un sujet d’actualité ou de société).
- Répétez une scène de film
Pour la fluidité et le débit
Si vous souhaitez parler un peu plus vite ou au contraire ralentir votre débit :
- Pensez aux slams, au rap ou à des chansons d’artistes que vous aimez.
- Apprenez des poèmes, des scènes cultes de films, des extraits de pièces de théâtre, des sketchs d’humoristes.
Pour l’activation du français (et la créativité ⭐)
- Inventez vos propres virelangues pour jouer avec les sons.
Et si vous avez besoin d’aide, prenez rendez-vous pour en parler 😊.